vendredi 17 janvier 2014

Les tirailleurs de la Seine au siège de Paris.


Les Tirailleurs de la Seine au combat de Reuil-Malmaison le 21 octobre 1870, par Étienne-Prosper Berne-Bellecour.

Les tirailleurs de la Seine au siège de Paris.

Les "tirailleurs de la Seine" ou "tirailleurs parisiens" font partie de ces innombrables unités de "francs-tireurs" formés en septembre 1870 pour la défense de Paris.
L'uniforme de l'unité était un mélange entre celui des chasseurs à pieds (évoquant ainsi le côté "troupe légère") et celui des gardes mobiles et gardes nationaux (qui rappelait qu'il s'agissait aussi d'une milice citoyenne).

Par Draner.

Par Draner.

La formation était à priori commandée par M. Léon Sauvage de la Martinière, et le général Dumas. Je n'ai rien trouvé pour l'instant sur ces deux personnages. Il est étonnant qu'un général ai pu être à la tête d'une si petite formation, à moins qu'il ne s'agisse sans doute d'un général à la retraite.





Le lendemain de l'investissement total de Paris, soit le 19 septembre, les Tirailleurs de la Seine se distinguent en défendant toute la journée le pont de Sèvres contre les attaques incessantes de la cavalerie ennemie (chasseurs bavarois).
Il se distinguent en outre au combat de la Malmaison le 21 octobre 1870 lors de la première bataille de Buzenval.
C'est après ce combat que  J.B.A. Billaut composa une marche en leur honneur (et dédicacé à Edmond Turquet, magistrat alors sous-secrétaire au Ministère des Beaux-Arts)  dont voici la partition:






Comme les Tirailleurs de la Seine étaient composés de nombreux artistes patriotes, les commentateurs anglais leurs donnèrent le surnom de "Artist's Brigade" (peut-être pour faire écho à l'unité de milice bien britannique des "Artist's Rifles crée en 1859?) bien qu'ils ne rassemblaient que 115 hommes dont quelques avocats, des journalistes (comme Louis-Robert d'Hurcourt) ou des commerçants.


Deux autres artistes pendant le siège de Paris, mais qui n'ont pas fait partie des irailleurs de la Seine. A gauche, le peintre Th. Poilpot sergent aux éclaireurs volontaires du 1er régiment des mobiles de la Seine. A droite, son ami, le peintre Gustave Boulanger simple soldat dans une compagnie de marche de la garde nationale.

Parmi ces artistes: Jules-Frédéric Ballavoine, peintre, Étienne-Prosper Berne-Bellecour, peintre, Joseph Cuvelier (1833-1870), sculpteur, tué lors de la sortie de La Malmaison, Gustave Jacquet, peintre, Jules-Ferdinand Jacquemart, graveur, Alexandre-Louis Leloir, peintre, Eugène Leroux, (1836-1906), peintre, Paul Adolphe Rajon, (1843-1888), graveur, James Tissot, (1836-1902), peintre et Jean-Georges Vibert, peintre.

Les éclaireurs de la Seine, de James Tissot.

James Tissot en uniforme de tirailleur de la Seine.

Selon certaines sources, James Tissot aurait également fait partie de la 5 ème compagnie du 18 ème bataillon de la Garde nationale. Aurait-il fait partie de la garde nationale parisienne avant le siège avant de s'engager chez les Tirailleurs de la Seine en raison du grand nombre d'artistes dans cette unité ? Est-ce du bataillon de la garde nationale dont il aurait fait partie pendant la Commune dont il s'agit ? C'est à vérifier...


 

 


Il était en tout cas bien présent au combat de Reuil-Malmaison le 21 octobre 1870 avec les tirailleurs de la Seine comme en témoigne cette altercation qu'il a eut avec le peintre Degas.
Le sculpteur Joseph Cuvelier des "Tirailleurs de la Seine", venait alors de tomber lors de cette escarmouche et sa mort avait durement affecté Degas.
Mais le pire arriva quand James Tissot annonça à Degas qu'il avait vu Cuvelier gravement blessé et qu'il en avait fait un dessin. Degas le regarda puis détourna son regard avant de répondre: "Vous auriez mieux fait de le ramasser..."

Le Premier Tué que j'ai vu (souvenir du siège de Paris), 1876 pointe sèche, d'après un dessin de 1870, par James Tissot.

James Tissot continua son service dans la garde nationale fédérée sous la Commune. Ce fut également le cas d'Edouard Moulinier et de Paul Milliet. En juin 1871, Tissot était assez compromis pour se réfugier à Londres avec d'autres communards. Mais ce fut un exil qui lui réussit puisque le peintre anglomane y resta jusqu'à novembre 1882, soit bien après l'amnistie.

Le jeune soldat blessé, de James Tissot. S'agit-il d'un jeune officier de la garde nationale, estafette ? D’un officier du génie ? Pendant la guerre? Le siège de Paris? La Commune?


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